Elle va souvent chez ses grands-parents paternels, à Cagnes sur Mer. Ils ont un hôtel-restaurant "Le Tiercé", en face de l'hippodrome. Son papi, Pierre, a une plage "Plage du Tiercé" avec des bingalots, des matelas, des parasols, des pédalos, des gondoles... bleus et blancs...et des glaces à volonté !
Il a deux chiens "Clic" un malinois super intelligent (qui sait ouvrir les portes et les placards" et un épagneul breton, "Tomy" avec qui il va à la chasse. Il a un interphone de son
bingalot à sandwichs, pan bagnats et bar...à la réception de l'hôtel, en face. Et Nathalie adore faire enrager sa grand-mère en la sonnant sans arrêt.
Elle passe aussi pas mal de temps dans la cuisine, elle apprend à faire des gâteaux, les fameuses tartes aux citron meringuées de Tatie "Fifine" la soeur de Marie, sa grand-mère paternelle.
Elle aime aussi servir en salle, les clients, pour la majorité des pensionnaires et des habitués qui jouent le jeu, passent la commande qui est vite faite car c'est Nathalie qui dit ce qu'ils doivent manger (en fonction de ce qu'elle aime et de ce qu'elle sait écrire) elle leur raconte la recette... elle amuse tout le monde, c'est une pipelette qui n'a pas froid aux yeux ! pour débarrasser et la vaiselle, c'est une autre histoire ! il suffit de taper un peu du pied et de bailler aux corneilles et le tour est joué, papi et mamie capitulent "elle est si mignonne" L'après-midi, elle prépare les légumes avec Fifine, elle adore écosser les petits-pois et plonger les mains dans les immenses saladiers pleins. couper les carottes en rondelles... et ensuite lécher les fonds des casseroles de chocolat fondu ou de crême anglaise !
Son Portrait
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Ses parents travaillent dans des stations services niçoises, elle distribue un brin de muguet et une rose pour la fête des mères. Sur la piste, déguisée en costume traditionnel de niçoise ! elle n'est pas timide plutôt pertinente, elle fait la causette et obtient ainsi beaucoup de pièces pour sa tirelire ! Un geste commercial original qui plait beaucoup aux clients.

En début d'après-midi d'un jeudi d'hiver, sa maman a juste eu le temps d'avoir quelques légères contractions, passer à la maison prendre quelques papiers pour se rendre, à pied, à la clinique pour un simple diagnostic. Mais, c'est plus : la naissance est annoncée ! Moins d'une 1/2 h après avoir passé la porte de la Clinique Mozart, quartier des musiciens de Nice... "comme une lettre à la poste !".
Quand il arrive pour aider sa femme dans cette épreuve, c'est trop tard, il est ému et rassuré : "tout s'est bien passé et vite !". Il demande alors "où est ma fille !" déjà persuadé que s'en serait une. Ils envoient un télégramme à la grand-mère maternelle :
Avant d'entrer en salle de travail, elle a passé un coup de fil à son mari, André, pour l'avertir, sans lui dire que l'accouchement est imminent. Mais il a traversé la ville à fond, avec une mobylette peu sûre.
Ils vivent alors dans une caravane, cachée au fond, en attendant d'emménager un chalet (de deux chambres et une salle de bains) derrière le bureau-boutique de la station à l'enseigne Shell.
Nathalie s'occupe dans l'atelier mécanique, elle adore se cacher dans les piles de pneus, elle aime aussi visser, dévisser... imiter son père et Rodolphe, le pompiste, qui est un super compagnon de jeu. Il se relaie avec son papa comme veilleur de nuit (c'est la station du département qui en 40 ans sera la plus attaquée) c'est aussi lui qui va chercher "la p'tiote" à l'école maternelle, dans son Aronde bleue ciel, avec un pain au chocolat, et un autre pour Kiosa, la chienne Berger allemand, qui surveille les pistes et l'enfant terrible.
Nathalie a plutôt des jeux de garçon, elle a plein de voitures et un circuit grandeur nature ! elle est sage et obéïssante, mais assez casse-cou: elle a plongé, en plein hiver, dans la piscine gonflante (vaseuse !) pour attraper le freez-bee que le chien a laissé passer !
Son papa l'emmène à chaque fois qu'il essaye une voiture, elle adore rouler !
Il a aussi inventé le premier remonte pente "voiturisé" de routes enneigées : la luge de la fillette accrochée avec une corde à la Simca 1000 pour remonter l'avenue de la Californie, derrière la station, pendant cette semaine de neige. Bon, c'est vrai qu'il ne l'a pas détaché pour la descente et que ... la luge a doublé la voiture ! mais rien de cassé ! une bonne frayeur et une bonne rigolade !
Nathalie aime bien les voitures. Bébé elle ne cesse de pleurer qu'en prenant son biberon dans la voiture de papa... en roulant, bien sûr ! et elle s'endort ! et ses parents, fatigués, doivent se garer et rentrer en douceur .
Un certain 16 juillet 1969, sa maman appelle Nathalie et son papa pour regarder à la télévision, dans l'arrière boutique, les premiers pas de l'homme sur la lune : spectaculaire ! tout le monde est fasciné, ému... les clients qui étaient là se sont groupés autour d'eux. Neils Amstrong a fait un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité. Croyez-le ou non, elle n'a que 4 ans mais elle s'en souvient !
L'été, elle aime regarder les ballons dirigeables passer sur la mer vers le Cap d'Antibes.
Ils ont plein de couleurs et quelquefois sont blancs avec des pubs !
Elle a un peu plus d'une douzaine d'années et va en fin d'après-midi avec son Papi promener les chiens le long de la mer ou dans l'hippodrome, hors meeting, dans l'Ami 6 au ralenti pour les faire courir, ils sont tranquiles ensemble.
Coté scolaire, tout va bien. C'est une bonne élève, disciplinée et douée. Elle est maintenant en 4ème dans une école privée à Cagnes sur Mer "Le Cours Frédéric Mistral". Elle travaille peu, a des facilités et ne se fait pas remarquer, elle est toujours en retrait. Elle est complexée, introvertie, un peu paranoïaque, très susceptible et très frustrée. Elle n'a pas de petit copain et peu de copines, elle se fait rouler en permanence. Les filles profitent d'elle et ne sont pas sincères. Les garçons ne la voient pas, elle est trop coincée. Elle est pourtant jolie, elle a une taille fine, de longues jambes musclées et fait, à 15 ans, un 90 ... mais camoufle ses atouts. Elle a déjà une image dévalorisée d'elle-même !

Elle est en 3ème, elle est la meilleure élève et passe son BEPC avec mention.

Puis, en juillet 1976, après 3 ans de travaux, le nouvel établissement de 6 étages "Résidence Le Tiercé" ouvre. Ses parents vendent la plage à leurs associés pour gérer la nouvelle affaire. André gère, avec ses parents, la Brasserie (avec toujours Fifine en cuisine) et sa maman devient responsable d'un hôtel de 23 chambres.
Nathalie n'est plus une enfant, elle doit garder la réception de l'hôtel en rentrant de l'école et le soir, faire la plonge des petites-déjeuners le week-end et pendant les vacances. Tenir la caisse de la brasserie alors que les copains et copines sont dans la salle de jeux au fond du bar.

et leur mésentente commence ainsi par ce refus d'une jeune fille de sacrifier son adolescence pour une occupation qui ne la concerne pas et le refus de céder d'un père qui lui a dû travailler encore plus lorsqu'il était enfant et n'admet pas l'opposition incorrecte qu'affirme Nathalie à épauler ses parents.
Son père est un homme courageux, bosseur et anxieux. Il aime le travail bien fait, il est exigeant avec son personnel, mais juste, il est passé par là avant. C'est un bon patron aimé et respecté, son commerce est un succès, c'est la meilleure affaire, après la Cravache d'Or, de Cagnes sur Mer. Il est humble, inquiet et sur les nerfs !

Elle est élève de l'Ecole Notre Dame de la Tramontane, à Juan les pins. Dans cette institution semi-privée, catholique et dirigée par Mère Thérèse et des soeurs dominicaines, Nathalie étudie calmement et en silence depuis la deuxième année de maternelle, en 1968. Les matières sont partagées entre des professeurs civils (Mme Ciais, Mr Raoux...et des soeurs Madgalena, Jeanne...) elle n'aime pas le catéchisme. Elle est très timide. Elle a une copine, Françoise Dol, autoritaire et espiègle, qui la martyrise, une autre Marie-Pierre Cassier, dont les parents tiennent aussi une station service. Ses parents l'accompagnent à l'école, à tour de rôle, mais c'est plus souvent son père, elle préfère, il roule vite et ça crisse dans les virages ! Le soir, elle attend devant le portail. Il arrive une fois ou deux
Elle fait la connaissance d'Ysabel, une parisienne qui vient d'aménager avec ses parents au 6ème étage de l'immeuble. C'est tout son contraire, elle fume des Camel, elle est en jean crade, elle a des pull larges et longs avec les manches qui n'en finissent plus. Elle n'a pas de coupe, elle est mal coiffée, ne se maquille pas. Elle est maigre et pas féminine et en plus elle dit des gros mots. Elle n'a pas peur des garçons et se fait des potes en moins de deux. Par contre, les filles ne l'aiment pas !
Elle est solitaire, aime la musique. Elle tapisse toujours les murs de sa minuscule chambre en rotin, avec des posters de Claude François, Il était une fois, Marilyn Monroe et autres photos de David Hamilton. Elle lit "Podium" et "Salut les Copains", elle a plein de disques, elle chante et rêve.
Elle change, se révolte, s'habille de façon féminine et adulte, elle met son corps en valeur, met en valeur ses mensurations. Elle a des robes moulantes et fendues ou des mini jupes en cuir, elle porte des escarpins ou des cuissardes, elle a de grands décolorés qui dévoilent une généreuse poitrine ferme et ambrée. Elle est regardée, prend de l'assurance et du caractère, mais n'est toujours pas vraiment à l'aise.

Côté coeur, elle sort pour un temps avec Eric (le clone de julien Clerc) un mec de la bande de jeunes, clients de la salle de jeu du "Tiercé", le "PC" comme ils l'appellent. Le groupe est sympa, ils sont un peu plus âgés qu'Ysabel et Nathalie, Hervé, un super beau brun aux yeux bleus (le fils du Boulanger de Cagnes sur Mer), Yves, le brun ténébreux, charmeur de service... Eric est "son premier". Ce n'est pas un merveilleux souvenir que cette nuit là, à Villars sur Var, dans la famille de Franck, le petit copain d'Ysabel. Ils sont partis là-bas en moto, et pour Nathalie en cachette de ses parents qui ne s'aperçoivent même pas de son absence de 2 jours et une nuit ! cette histoire ratée ne dure pas, ils restent bons copains. Ysabel aussi change de mec... et plusieurs fois. Nathalie flirte alternativement avec Alain et Gilles, boulanger au Cros de Cagnes. Ils habitent chacun sur la route de la Colle sur Loup. Ce sont des copains de Robert, un super copain de classe de Nathalie (ils s'entendent très bien, sans quiproquo) qui est devenu par obligation le petit-ami de sa copine Ysabel : Nathalie les veut tous les deux avec elle tout le temps, alors les unir, c'est le meilleur moyen ! Robert tombe amoureux pour de vrai ! C'est ainsi, que tous les quatre passent leur week-end ensemble dans la R5 (montée Alpine) de Robert ou la R8 Gordini d'Alain ou la Simca 1100 de Gilles, selon à qui c'est le tour ! A ce petit jeu là, les 2 copains d'enfance se fâchent entre eux et se lassent.

Après une traversée du désert, elle choisi Gilles et leur histoire dure presque 2 ans, il est appelé sous les drapeaux et vit chez elle pendant ses permissions. Elle a 17 ans et elle est déjà quasiment "en ménage". Elle apprend à cuisiner, elle s'occupe de son linge. Il est très gentil et amoureux, il la gâte beaucoup, il est très généreux, il ne lui refuse rien. André l'aime bien, c'est un gentil garçon, sérieux, travailleur et ambitieux. Un gendre potentiel de bon goût ! d'ailleurs, ils en parlent souvent !
Pourtant, un jour il lui dit non, elle se vexe etonnée de sa soudaine agressivité... ils se quittent. Le lendemain, il implore son pardon mais elle ne cède pas. Elle se croit assez forte et adorée pour le faire patienter le temps de souffler un peu de cette vie déjà trop bien établie, elle ne songe pas encore à explorer d'autres horizons, elle veut juste le punir.
Mais il se console dans les bras de celle qui lui servait de bouche trou durant les infidélités de Nathalie avec Alain. Et il tourne le dos à Nathalie, désabusée. Par la suite il se mariera avec sa nouvelle fiancée et aura des enfants.

Elle vient d'avoir 18 ans. Elle est maintenant en première, elle rencontre, dans les couloirs de son école, Stéphane, le fils du restaurant-boite de nuit "le Fort Carré". Ils se voient peu, pas tous les week-ends, en fait il vient la chercher l'emmène à Antibes en moto, la couche dans son lit et la ramène... à Cagnes sur Mer, il freine, elle descend et il repart aussitôt, quelquefois même sans l'embrasser. Elle le laisse vite tomber, humiliée et consciente de ce qu'elle a perdu en affrontant Gilles.
Elle a une autre amie, Agathe. Elles sortent en boite, au Haut de Cagnes, quasiment tous les samedis soirs. Elle grimpe derrière le Ciao de sa copine vers le studio des soeurs aînées de celle-çi, pour le très long cérémonial d'habillage, coiffage et maquillage ! Elle n'aime pas trop sortir tard, en fait, les séances d'essayage de ses copines sont tellement longues qu'elle tombe de sommeil bien avant que ce soit enfin l'heure d'entrer dans la boite bondée. Au "Club 4" elle se pose au fond, un whisky Coca et un autre, un cendrier plein et voilà sa soirée ! elle qui n'aime pas le bruit et la foule, elle est servie !
Puis vers le petit matin, ça lui prend, elle se met à danser. Le DJ, Fabrice qui est le petit ami attitré d'Agathe (libertine et infidèle !), lui fait une série disco sur mesure. Et les 3 soeurs rentrent se coucher au petit matin, elles passent leur dimanche au fond de la couette, émergent en début de soirée. Tandis que Nathalie ne dort que 2 ou 3 heures avant la corvée de vaisselle de l'hôtel. L'après-midi elle se repose en écoutant la musique ou traîne avec les copains clients de la Brasserie. Le dimanche soir, elle se couche tôt.

C'est l'année du Bac, et c'est mal parti !
Elle sort désormais avec Christian, le frère aîné de Robert. Et encore ils passent leur week-end, pépères, à deux couples, soit dans la R5, soit dans la Talbot Sunbeam rouge (quand elle n'est pas accidentée !). Robert et Ysabel ont un accident de moto en mars 198X.
Nathalie doit redoubler sa terminale ! évidemment ! avec Christian, ce n'est pas le grand amour, c'est plus pour être toujours tous les 4 ensemble, alors quand Ysabel et Robert s'installent ensemble, c'est différent.

Nathalie sort sur Antibes, avec Agathe qui t travaille. Elle sort un temps avec Serge, le fils du bar "Le Central" à Cagnes sur Mer, le point de ralliement des élèves de son école "Frédéric Mistral". Et sa copine Véro sort avec Jean-Charles, le cousin, le fils du marchand d'équipement TV et Hi-fi et disquaire. Véro est une brillante élève, et une jeune fille sage. Nathalie va passer le meilleur été de sa vie : les 2 cousins et un copain à eux "la 5ème roue !" et les 2 copines, ne vont jamais cesser de rire, sur la plage ou à la piscine, chez les parents de Nathalie qui viennent de faire construire une maison à St-Paul. De fous rires en fous rires, Serge et Nathalie se rendent vite compte qu'ils ne sont pas amoureux, bien qu'ils adorent être ensemble, ils sont en fait de bons amis.

Elles passent le bac, mais se séparent de leurs copains. Véro a du mal à s'en remettre. Nathalie revoit Christian, Ysabel et Robert (qui ne sont pas très heureux) mais ce n'est toujours pas de l'amour avec l'ex redevenu d'actualité.

Nathalie est en BTS d'Action Commerciale, à Nice, dans l'Institut Commercial Supérieur. Son niveau est moyen, mais elle adore la partie "Pub" et marketing. Son prof, conseiller municipal et secrétaire socialiste de la circonscription, enseigne la méthode de son idole, Bernard Tapie. Tous deux se prennent souvent de bec, on parle politique dans son cours. Franck, un mignon petit grassois (qui ne voit pas Nathalie autrement qu'en bonne copine) et Nathalie affirment leur point de vue qui est l'inverse du reste de la classe, du moins de ceux qui s'y intéressent.
Un autre prof l'a marquée, c'est Antonio, le prof d'italien. Un quadragénaire super sympa, gauchiste, mais très ouvert. Il invite souvent ses élèves chez lui pour réviser et déguster des plats de pâtes !

Nathalie est née le 7 janvier 1965, à Nice. Son père André est né à Fréjus le 20 avril 1941, il est pompiste, et sa mère, Rékia, est née le 26 juillet 1942, à Paris, travaille dans un Bon Lait.
Ils habitent à Nice, rue Marceau, dans une loge délabrée, en attendant mieux.
Ils l'appellent Nathalie, bien qu'André voulait l'appeler Patricia ( à cause de la chanteuse à succès des annéesYéyé, Patricia Carli). A la maternité, on l'appelle "oeuf-oeuf", c'est le son qu'elle fait toute la journée !
La petite famille se retrouve à l'entrée de Cannes, en 68, à la station "La batterie" sur la nationale, le long de la voie ferrée, face aux Iles de Lérins.
Elle est en pleine crise d'adolescence, elle boude un peu ses grands-parents et ne voit quasiment jamais ses parents. Elle n'a pas une vie de famille normale. Elle est toujours seule. Pas de repère, pas d'échange, de complicité. Il n'y a que le samedi soir, où sa mère et elle se précipitent devant la série "Dallas".
Bien sûr Nathalie commence à désobéïr à son père, elle abandonne son poste et s'échappe en cachette, inconsciente de la gravité de son inconscience...
André voit cette nouvelle complicité d'un très mauvais oeil. Cette gamine n'est pas fréquentable, elle a mauvais genre, son style hippie et son regard effronté ne lui plaisent pas du tout. Il ordonne à sa fille de ne plus la cotoyer. Rien n'y fait. Le 20 avril 1981, son Papi décède. Ils se sont disputés l'avant-veille à cause d'Ysabel. Ils se sont quittés fâchés. Nathalie y pense encore...

Nathalie va apprendre la vie : elle se met à fumer, boit de l'alcool, flirte avec les garçons... un passage banal ! A l'école, ça va déjà moins bien, la seconde est même catastrophique, en math surtout. Il faut dire que l'on a changé 4 fois de prof au premier trimestre, et il ne faut pas grand chose pour perdre le fil dans cette matière et lâcher prise à cet âge là.

Entre les deux principales épreuves de l'examen, à la fin de sa seconde année, elle rencontre François. En fait, elle doit sortir avec Agathe, et s'arrête faire le plein dans la station service de la Colle sur Loup, où travaille Rodolphe, l'ancien pompiste de son papa (qui l' connue toute petite), mais ce soir là, c'est un beau jeune homme qui la sert. C'est le fils de Rodolphe. Ils ne se sont pas revus depuis plus de 15 ans. Bébés, ils faisaient la sieste dans le même parc ! Et c'est le coup de foudre, il lui propose une invitation pour le samedi suivant. Elle accepte et sait déjà que celui là, c'est pas un gamin, c'est sérieux. Il l'emmène au restaurant, il est très galant. Ils se racontent leur vie, ils ont du mal à se quitter.

Ils vivent ensemble quasiment tout de suite, d'abord chez les parents de François, à Antibes. Mais Nathalie a du mal à supporter sa mère, adorable mais très envahissante et le manque d'intimité. Ils s'installent dans le studio accolé à la maison de ses parents, à Saint-Paul. Ils sont bien, il travaille à la station, en devient le gérant, elle est en stage d'apprentissage d'informatique-bureautique à Nice, avec le Greta. Elle réussit haut la main le CAP de secrétaire bureautique et le BEP d'agent administratif. Elle cherche du travail. Elle tente dans le commercial "le Guide du Petit Futé", mais aller démarcher les commerçant pour leur vendre un encart publicitaire, c'est pas son truc ! elle poursuit dans une agence immobilière. Mais ne gagne pas sa vie, elle a le contact facile, mais n'ose pas aller chercher l'affaire. Puis, elle trouve une place, en remplacement, chez le notaire de son père à Antibes. Elle s'adapte et apprend vite, elle est polyvalente et sérieuse. Le principal associé l'embauche à la fin de son contrat.

François et elle se séparent en juin 1986. Elle fréquente toujours Nicole, la soeur de celui-ci avec qui elle est très copine. Elle regrette profondément, à chaque instant d'avoir rejeté son fiancé, il ne mérite pas ses reproches, ou tout du moins pas sur le ton humiliant qu'elle les lui a servi. Elle s'en veut, mais il est blessé et ne veut plus avoir affaire à elle. Elle se morfond, espère son retour.

Elle est à la fois au standard, à l'accueil et est responsable du classeur d'enregistrement. Elle fait également les formalités juridiques pour d'autres secrétaires. Elle continue aussi à faire des actes.
C'est nerveusement épuisant, car il est difficile de se concentrer sur un dossier en étant continuellement dérangée par le téléphone, les clients, et surtout le patron ! elle obtient un bureau et un poste permanent de secrétaire.

Elle ne fréquente plus aucun autre homme, elle ne sort plus, ne dort plus.
C'est le grand chagrin d'amour de sa vie. Elle ne voit plus son ex-future belle soeur et se sent davantage triste. Elle espère le croiser, le guette, se débrouille pour être là où il pourrait être. Mais non, pas une fois elle ne l'aperçoit.

Nathalie refait surface lentement, elle retrouve d'anciennes connaissances et fait des rencontres de qualité, Anne, Jean-François, Véronique, Fabienne, Françoise, Edith, Olivier, Pascal... et c'est ainsi qu'elle se retrouve dans la permanence politique de son ancien prof d'Histoire-Géo, Lionnel Luca, Conseiller Municipal à Saint-Laurent du Var et se présentant aux cantonales et projetant d'atteindre les législatives. Il la présente au chef de la sécurité, un militant dévoué, Lionel. Il a 26 ans, c'est un ancien militaire engagé, un para du 8ème RPIMa. Il est responsable de l'ordre lors des campagnes politiques : affichage, meetings, déplacement de personnalités. C'est un ancien garde du corps de la Police Nationale, aux "Voyages officiels - protection rapprochée". Il est bien introduit dans les milieux obscures de la police secrète. Bref, il est impressionnant, aimable, charmant et a un excellent savoir-vivre : il est galant, très à cheval sur les principes. Il aime le respect de la loi, des valeurs... il est gaulliste ! Fils et petit-fils de militaires haut gradés, il incarne une génération plutôt "vieille France", mais il est tout à fait adapté à son époque dans le clan des sages. Il ne fume pas, est contre la drogue, ne supporte pas les délinquants, les assistés... mais un peu extrémiste parfois.

Il l'invite dans un très pittoresque restaurant gastronomique, lui ouvre la porte, l'accueille avec une rose rouge, lui approche la chaise... grande classe ! Nathalie, bien qu'instinctivement inquiète, se laisse séduire. Très vite elle comprend qu'il est différent, spécial. En effet, dès leur première nuit, elle sent qu'il est violent, possessif et très susceptible... elle veut partir, mais il l'en empêche. Elle réussit au petit matin à quitter son appartement du 2ème étage en catastrophe et atterrit au rez-de-chaussée, chez la soeur d'Agathe (qui habite là depuis le départ de leur mère à Paris). Quelle chance, elle est là, mal réveillée mais comprend immédiatement qu'il faut vite refermer la porte.

Lionel, pendant la semaine qui suit cet incident, la supplie de lui pardonner ce malentendu etc...

Elle décide de lui donner une seconde chance. Elle vient s'installer chez lui. Tout va à peu près bien pendant quelques temps, avec des moments de sérénité et des angoisses. Mais elle accepte son tempérament et s'en accommode, finalement elle le cerne facilement et sait gérer ses excés, ses colères.

Elle quitte son poste dans l'office notarial d'Antibes, pour rejoindre l'équipe d'Estrosi. Elle est l'assistante du Secrétaire Départemental du mouvement politique. Elle travaille à Nice, c'est passionnant et très intense. Elle côtoie des personnalités locales, assiste à des conférences et dîne auprès de ministres et même d'un futur président. Il est d'ailleurs très sympathique et simple, il lui taxe la moitié d'un paquet de clop, mais avec le sourire !
Son patron, Richard Giammarchi, est caractériel et c'est difficile de travailler avec lui, Nathalie est celle qui a résisté le plus longtemps ! mais le vrai problème c'est Lionel. Il débarque dans le bureau à tout moment de la journée.

Et à la maison, la situation empire. Elle le quitte et doit se cacher chez Agathe et chez Patricia à Antibes, pour échapper à ses menaces. Il la retrouve, elle n'a pas le choix : pour le calmer et se sentir en sécurité, il faut céder. Il lui fait des promesses, s'assagit. Elle déménage dans un appartement que sa grand-mère paternelle met à sa disposition, au 4ème étage de la Résidence "Le Tiercé". Il la suit. Mais avec le temps, la vie de NAthalie devient un enfer.

Elle est sous pression, apeurée même, mais coincée, que faire elle ne peut pas le quitter, il la retrouve, la menace et pour aller où, ses parents travaillent toute la journée, ne peuvent pas la protéger. Alors elle sombre dans la résolution fondée sur la peur. Il a des armes cachées à la maison, et une grenade posée à côté du réveil, sur la table de chevet, entre un couteau et une médaille militaire.

Personne ne s'en doute, au travail, il est si calme, discret et poli !
Sa famille, elle, sent que Nathalie n'est pas heureuse, mais ne prend aucune initiative valable permettant de mener à bien une séparation définitive mais parfaitement sécurisée. Ses amies la plaignent ou le rejettent. Elle n'en peut plus, elle vit dans une ambiance de terreur sans violence directe. Le soir, au fond de son lit, elle tremble dès qu'elle entend la clef dans la serrure.
Il lui arrive, un soir tard, d'aller chercher secours chez Ysabel, qui vit seule à Cagnes sur Mer et qui lui a toujours assuré de son aide. Mais elle ne lui ouvre pas la porte. Nathalie, n'osant pas rentrer, dort dans sa voiture, en bas de l'immeuble de celle qu'elle croyait une amie. Le lendemain matin, elle rentre, il est déjà parti au travail. Elle se rend à son bureau, angoissée et guettant le moindre bruit dans l'escalier, s'attendant au pire dès qu'il viendra chercher leur patron pour le conduire au CADAM. Elle espère un coup de fil de sa copine, mais jamais Ysabel ne s'inquiètera de ce qui a pu arriver après son acte d'égoïsme. Nathalie, déçue, tire un trait sur une vieille amitié bien peu loyale.

Nathalie décide de partir de chez elle. Quoiqu'il arrive, cela doit cesser. Elle prépare quelques affaires qu'elle camoufle sous la grande nappe de la table du salon. Elle ne peut pas vider sa commode ou la salle de bains, il vérifie tout chaque jour, il se doute qu'elle voudrait encore filer. Elle décide donc d'abandonner ses habits, ses objets personnels, ses meubles, son appartement pour sauver sa vie. Elle se lève au coeur de la nuit, pour aller au petit coin comme chaque fois... elle ouvre délicatement la porte d'entrée, attrape les deux sacs, referme lentement avec un double caché sous le paillasson, s'engouffre dans le noir et pieds nus dans la cage d'escalier... elle arrive enfin au sous-sol, à sa voiture qu'elle ouvre avec un double caché dans le vide ordure. Enfermée à clef à l'intérieur de sa 205, elle entend l'ascenseur, elle démarre sans allumer les phares, elle voit la lumière de la porte de l'ascenseur qui s'ouvre au bout du couloir... elle fonce vers la sortie du garage, elle est prête à lui foncer dessus s'il s'oppose à elle et... enfin, elle est libre. Elle se réfugie chez ses parents qui ne posent aucune question. Elle craint le pire, mais en fait il n'a jamais fait que des menaces ! Il ne vient pas, n'appelle pas. Elle ne retourne pas travailler le lendemain, ni la semaine. Lionel reste dans l'appartement de Nathalie durant 3 semaines. Ils se revoient au bureau, mais à part une alternance de regards noirs de colère et des yeux doux rougis par les pleurs, il ne se passe rien.
Elle retrouve son appartement sans dégâts, s'y réinstalle. Elle a des insomnies, elle cauchemarde, elle sursaute au moindre bruit de voisinage.
Il la harcèle téléphoniquement, elle change plusieurs fois de numéro, elle est sur liste rouge... il appelle toujours ( il a des relations). Il passe des nuits entières dans sa voiture, phares allumés, en face, sur le parking du restaurant de la plage. Il guette, espionne, mais c'est tout. Mais à supporter en permanence, c'est plus qu'irritant et usant, c'est traumatisant.

Et le temps passe; il oublie, il a des aventures... elle est débarrassée de son amour excessif. Ils deviennent copains, il se confie à elle, il est gentil et attentionné, sans arrière pensée. Elle se sent mieux, elle se méfie toujours de lui, mais n'en a (presque) plus peur.

Et le hasard fait se retrouver Nathalie et François, sur la route, devant le port d'Antibes. Ils se garent, bafouillent et s'embrassent, il propose de se revoir. Par contre il est très clair : ce n'est pas une relation sérieuse qu'il souhaite, il ne veut plus de sentiment entre eux, ce sera une liaison physique et c'est tout. Elle accepte, dans l'espoir qu'il reviendra sur ses positions. Ils vont se voir presque un soir par semaine, ils vont dîner au restaurant et vont à l'hôtel. Le début de soirée est romantique, il lui parle de son boulot, de ses soucis, elle l'écoute, secrètement toujours amoureuse. La suite n'est pas très agréable, cette façon d'être utilisée blesse Nathalie à chaque fois. François se venge bien à sa façon.

Puis, il n'y a même plus de resto, il s'invite à point d'heure, mange le repas qu'il lui a commandé, "tire son coup" et part. Ils se voient moins souvent. Il lui manque, vexée et consciente qu'il n'y a pas d'avenir avec lui... elle s'attache...
François ne répond plus aux appels téléphoniques. Elle arrête enfin d'espérer l'impossible. Elle a compris, elle cesse tout contact...

Les parents de Nathalie viennent d'acheter un bar-tabac-loto-PMU à Juan les Pins, ils demandent à Nathalie de se lancer avec eux. La proposition est alléchante, d'autant qu'au travail, rien ne va plus, elle a du mal à se faire payer. Et c'est un défi, un départ à zéro. Quoique qu'elle envisagé le CADAM...

En juillet 91, elle se retrouve derrière le comptoir, responsable du tabac, sa mère s'occupe du PMU, elle gèrent le loto collectivement, André est derrière son bar, en salle et en terrasse. C'est plus dur qu'annoncé... et les horaires n'ont rien à voir avec ceux annoncés. Ceux de Nathalie, c'est de 9 h jusqu'à 21 h 30 minimum du mardi au samedi, jusqu'à 16 h le dimanche et le lundi : soit de 5 h à 15 h, soit congé, un lundi sur trois ! 79.5 heures par semaine ! deux en une !

Le tout dans une ambiance parfois sympa, parfois désagréable, clients en majorité impolis, vu le quartier, et au zync, c'est quelquefois pire. Malgré les relations amicales qu'elle entretient avec une bonne partie des habitués, Nathalie ne se sent pas à sa place. D'autant plus que son père est en permanence sur les nerfs, il boit plus de bière, il est agressif et réprimande sans arrêt sa fille. L'atmosphère entre eux est glaciale et chaude à la fois. Elle en prend pour son grade à longueur de journée, à peine franchit-elle la porte le matin qu'elle est accueillie par des ordres donnés sur un ton autoritaire etagressif. André se défoule sur elle. Sa mère ne s'en mêle pas, ne prend pas la défense de Nathalie, car se serait son tour. Et, en plus, elle fait des erreurs, elle est fatiguée, mais elle laisse son mari les faire lourdement endosser à Nathalie.

C'est à nouveau un enfer, un harcèlement direct et surtout permanent.

Elle ne voit plus aucun de ses anciens amis, ils lui ont tourné le dos : elle ne peux jamais sortir avec eux, elle travaille tous les samedis soirs... !

Elle a quelques aventures. Elle déménage, elle ne veut plus dépendre de sa famille et se l'entendre reproché. Elle veut son indépendance. Elle aménage dans un joli appartement ensoleillé, au premier étage, donnant sur un parc privatif, dans une petite résidence, à Golfe-Juan, un quartier calme et à deux pas du "Chiquito". L'été, elle se déplace en vélo.

Sa mère, avec la complicité de Mireille, la boulangère d'en face, décide d'organiser une soirée pour leurs deux filles : Stéphanie est un peu plus jeune que Nathalie... elle vont tout de suite s'entendre, elles sont filles de commerçant et se comprennent bien. Elles vont à la plage ensemble et s'amusent bien.

Nathalie fait un régime, et fière de son corps et sa forme retrouvés, elle s'habille à nouveau moderne, se moquant bien des réflexions de son père.

Un soir, un peu avant 19 h, une Clio 16S bleue se gare en double file devant l'entrée, un charmant jeune homme en descend, s'approche du présentoir de la Française des Jeux, il remplit ses bulletins de Loto sportif et lui tend en souriant. Elle est sous le charme et sent que sa chance a tourné. Il ne vient pas toutes les semaines, elle attend impatiemment ses instants furtifs.

Elle vient de fêter ses 30 ans, elle rencontre Bruno, chauffeur PL international... une aventure qui n'est en fait qu'un dérivatif.

Le "sportif" revient enfin, et elle se lance, elle le drague ouvertement. Ils se voient d'abord chez Roby, un copain commun, elle sort toujours avec son camionneur. Puis, il vient chez elle, ils font des albums Panini jusque tard. Pendant un mois, ils se voient tous les jours, et passent sagement toutes leurs soirées ensemble et sur le palier de sa porte, au milieu de la nuit, il l'embrasse du bout des lèvres, timide, au bord des siennes enflammées et lui sourit.

Il s'appelle Marc, il lui dit " Je t'aime " 7 jours après leur premier baiser. Baiser qu'elle a dû lui voler, au retour d'une promenade romantique, un dimanche 17 avril 1995 (jour de pâques).

Puis, elle le retient et il est resté jusqu'au matin. Et tous les jours qui ont suivi.

Au milieu de l'été, il lui demande un enfant.

Et 7 jours avant Noël, une nuit d'amour plus tard, leurs câlins ont été fructueux. Lorsque elle lui annonce qu'il va bientôt être père, il sourit avec une larme au coin de l'œil. C'est le début de l'année 1996, c'est à ce moment là, que Nathalie quitte le "Chiquito" et Marc, son patron.

Ils s'installent " à leur compte ", ouvrent une imprimerie et fondent une famille… Mais tout est plus difficile que prévu, financièrement, elle n'a plus de salaire et elle doit toujours assumer le loyer, les frais attachés au logement et préparer la venue de notre enfant. Sa grand-mère l'aide, mais Nathalie épuise vite toutes ses économies, elle s'endette même. Lui ne paye rien.

Presque un an après le début de leur histoire, il rentre tard dans l'après-midi d'un dimanche qu'elle a passé seule avec ses angoisses de future maman, il est assez éméché, il s'adresse à elle, sans respect ni tact, ils se disputent et il lui lâche une phrase qui transperce Nathalie... et qui ne s'oublie pas, il dit : "de toute façon, il n'y a rien qui me retient ici".

Blessée et désespérée, elle se confie à une copine (abandonnée par son mari et élevant seule ses enfants) qui lui conseille de faire une déclaration de reconnaissance prénatale, dans la seule éventualité où Marc la quitte avant la naissance pour réapparaître quelques jours, qulques mois ou années plus tard revendiquant des droits, peut-être intéressé par le statut d'héritier de sa progéniture.
Les rumeurs dans le quartier allant bon train à cette époque, comme quoi Marc ne vivrait avec Nathalie que pour la fortune de ses parents. Et il y avait aussi le doute qui l'obsédait. Il lui a tant menti au sujet de son ex-maîtresse, il continuait d'avoir des relations avec elle alors qu'il fréquentait déjà officiellement Nathalie... et tout le monde le savait, car il n'a pas été difficile à Nathalie de pousser la mère de Marc à l'avouer, elle a gaffé.

Il n'est pas parti et sa grossesse s'est bien déroulée. La veille de la naissance de leur enfant, Nathalie a demandé à Marc de se débarrasser de la photo de cette rivale qu'il gardait précieusement enfouie au fond de son porte-feuille. Combien de fois elle est tombée sur cette photo, d'abord par hasard, puis pour vérifier, par reflex et enfin par obsession. Il lui promet de la brûler et encore une fois, elle le croit, elle lui pardonne cette indélicatesse, cette trahison.

Mercredi 11 septembre 1996, Nathalie sort de son dernier rendez-vous au cabinet de son obstétricien : "c'est pour vendredi prochain, car je pars 10 jours en vacances, sinon ça repousse à vendredi 20 !' L'été est chaud, elle est grosse, elle n'en peut plus, elle veut vite accoucher.

période en cours de construction

 

 

Angela menace le couple de Nathalie en permanence car, même après la naissance d'Anthony, Marc et cette mégère continuent à se rencontrer en cachette, mais pas suffisamment discrètement pour avoir été observés et donner ainsi raison à Nathalie de toujours les surveiller.

Cette diablesse entre eux, les affaires qui ne marchaient pas autant qu'espéré et l'immaturité de Marc qu'elle découvre jours après jours, commencent à peser sur leur amour.
Nathalie pense avoir fait une erreur d'avoir fait un enfant avec lui, tout du moins aussi vite, avant de mieux le connaître et comprendre tout ce qui les éloigne tant dans leur éducation que dans leurs goûts. Mais c'est trop tard !

Marc n'est pas à la hauteur de leurs ambitions, car il n'a pas su être persévérant, attentif, stable ni responsable et déjà un fossé les sépare, les reproches fusent quotidiennement. Il ment trop, camoufle ses erreurs au niveau de l'imprimerie. Bref, Nathalie est convaincue qu'il n'assume pas son statut d'artisan et de chef de famille.... il est fourbe, maladroit et lâche.
Elle est déçue d'avoir tout plaqué pour lui, lui qui vit égoïstement, a conservé toutes ses habitudes et fait ce qu'il veut sans se soucier des attentes de Nathalie, des principes de la vie en couple, ni des exigences de leur foyer. Il fait preuve d'une incapacité à affronter les situations adultes et il compte trop sur des appuis extérieurs, notamment sur la grand-mère de Nathalie qui renfloue la caisse qu'il ne sait pas remplir et qu'il vide...

Donc, moins de deux ans après l'inauguration de l'imprimerie, c'est la fin de cette aventure, ils ferment le rideau. Le comptable l'exige.
Nathalie ne peut plus payer le loyer de l'appartement qu'il occupe avec elle, sans avoir jamais participé aux frais. Ils sont alors logés dans un appartement appartenant à la grand-mère de Nathalie, au Tiercé, à Cagnes sur Mer. De l'autre bourt du couloir où elle vivait avec Lionel, puis seule, il y a 4 ans.

Mais d'autres ennuis commencent, c'est contre Nathalie que la banque commerciale se retourne car en tant que caution, elle est la seule redevable des dettes et de l'emprunt contracté pour l'imprimerie, alors que Marc n'est nullement inquiété et peut s'en laver les mains.
Et bien sûr, c'est le père de Nathalie, furieux, qui règle les frais de justice. Nathalie et lui sont déçus, mais pas étonnés que Marc ne propose jamais de rembourser, même en partie. Marc a toujours eu un sauveur, une bonne âme, depuis le début de leur histoire, c'est toujours Nathalie et sa famille (sa grand-mère, son père...) qui lui tendent la main et la mettent au porte-monnaie... !

Et encore quand la grand-mère de Nathalie leur offre d'habiter dans un appartement de sa villa... sans payer. Elle déloge des locataires qui payaient...Nathalie, Marc et Anthony s'y installent le jour de la fête des mères 1997, ils ont de la chance, ils sont privilégiés, mais Marc ne le réalise pas.
Et surtout il ne pense jamais à remercier... ni même dire simplement "Merci"

Marc travaille maintenant chez Mauro et Nathalie s'occupe d'Anthony.

En ce qui concerne leur couple, leur amour, on ne peut même pas parler de désaccords, car il s'agit plutôt d'indifférence, de fraternité sans passion.
Depuis le début, il mène sa vie, avec ses habitudes : il ne t'intéresse à rien d'autre qu'au sport à la TV, la pêche, la cueillette des champignons, le ski.
Ils n'ont jamais de conversations profondes sur l'actualité, leurs projets, leurs goûts, leurs passions, leurs rêves. Marc ne fait aucun effort pour être adulte et ne s'occupe pas vraiment d'Anthony, leur enfant.

Nathalie, dépitée, mène sa vie pesante de femme au foyer. Elle a sa meilleure amie Angélique qu'elle va voir à son travail, une concession automobile. Ca lui permet de parler et de promener le bébé.
Elle s'ennuie, elle est trop seule, son compagnon ne lui parle pas, elle ne voit que son bébé, qui ne parle pas non plus. Elle est dépressive. Il y a moins d'un an, elle passait toutes ses journées dans le bruit du commerce, en centre ville, parlait à des centaines de personnes... et d'un coup, le calme, le silence !

Elle décide de confier Anthony à une Halte-garderie, pendant ce temps, elle flâne dans les magasins, et recommence à se passionner pour l'informatique.

Puis, 1999, elle participe à un stage de réinsertion professionnelle, dans une association de Vallauris. Elle reprend confiance en elle, elle est ravie de cette opportunité de bavarder, d'échanger. Elle s'aperçoit que ses capacités intellectuelles ne méritent pas d'être ainsi délaissées et se sent envahie d'une soif d'apprendre grandiose et passionnante. Elle évolue à vitesse grand V, lit, dévore les reportages, débats, documentaires de société... elle grandit aussi.

Anthony, son fils a 3 ans, il entre en maternelle, un tournant dans la vie de Nathalie qui est embauchée jusqu'à fin 2000, dans l'association pour organiser le prochain stage. Elle devient très amie avec Magali, médiatrice de cette association "Relais de Femmes", une médiatrice sociale très humaine qui guide des français, magrehbens, des immigrés en situation régulière ou pas, chômeurs, ouvriers, étudiants ou femmes au foyer, libres ou en liberté surveillée, sans les juger, les dénoncer ou les influencer ; elle s'occupe des démarches administratives dans l'unique objectif de protéger la structure familiale et l'équilibre des enfants. Ce n'est pas une démarche qui correspond aux idées de Nathalie, elle qui rêve d'une France assainie, sans délinquance, sans assistanat, où seuls les méritants doivent mériter, mais la situation des femmes dans les cités la touche, la révolte et s'il faut passer par cette voie... c'est généreux et gratifiant d'aider les plus démunis quelquefois. Cette période à son contact la rend plus tolérante, plus ouverte, nettement moins impitoyable même si elle conserve "une certaine idée de la France". Bien sûr, durant cette année, elle sera souvent en colère contre le système mis en place par une certaine classe politique qui asservi les services publiques quasi exclusivement à une couche de la société qui n'est pas si exclue que cela, bien au contraire, ce sont souvent des parasites des démocraties occidentales qui profitent consciemment (pour ne pas dire en expert !) de plans sociaux à leur avantage et deviennent presque des privilégiés sans aucun effort, sans contre-partie. Là le dicton "tout travail mérite salaire" n'a plus de sens. Le modèle de son grand-père, de son père est éteint, des hommes qui ont voué leur vie au travail, de courageux et honnêtes ambitieux qui sont salis par les nouvelles générations d'assistés, d'incompétents, de délinquants... C'est allocations, primes, RMI, Assedic, APJE, ARE... le vocabulaire de toute une jeunesse, de familles entière ainsi assistées, rémunérées à outrance quelquefois, sous le regard résigné, envieux et méprisant d'une population honnête de français moyens qui s'interrogent, se rebiffent parfois, mais sont pénalisés indirectement de devoir obligatoirement partager le fruit de leur travail, de leurs privations avec des profiteurs du système, des étrangers devenus compatriotes par un simple acte administratif, et qui seront peut-être leurs bourreaux demain... au coin d'une rue. Un sujet sérieux, un thème de société contradictoire auquel Nathalie s'attache à répondre tantôt dans un sens tantôt dans l'autre car elle a bien compris que c'est bien de femmes et d'enfants désorientés, maltraités qu'il s'agit et se surprend à s'émouvoir de tel ou tel cas, mais sait que l'avenir d'un pays est désormais compromis.

Nathalie apprend qu'elle est atteinte du cancer du col de l'utérus... lié à une mst qui lui a été transmise par son compagnon infidèle bien qu'il le nie, les analyses effectuées le prouve... elle se bat seule, car elle ne reçoit l'aide de personne en dehors de sa meilleure amie Angélique, de Magali et du manière indirecte de son père, très angoissé... mais Marc et sa famille "zappent" avec dextérité !
Elle est opéré au printemps 2000, puis en été de manière irrémédiable (elle pourra plus avoir d'enfant) et efficace... la dépression revient au galop...

Son contrat touche à sa fin, elle suit un stage de perfectionnement d'anglais durant le premier trimestre 2001 et répond, sans conviction à une annonce d'assistante de direction dans une agence d'événementiel, communication et relations publiques. Elle accepte un rendez-vous, sans y croire, elle ne se sent pas à la hauteur, elle n'a toujours pas confiance en elle, ne s'estime pas assez et occulte toutes ses compétences, ses qualités et ses expériences au profit d'un pessimiste accru au cours des années. Finalement, la rencontre avec une femme chef d'entreprise pétillante, ouverte, ambitieuse et foncièrement optimiste la motive, elle accepte le poste. En juin 2001, elle est désormais, à Cannes, épanouie dans un cadre lié à ses aspirations, elle peut enfin faire promouvoir tous ses acquis, elle est autant faite pour sa mission que ses tâches sont faites pour elle. Bien sûr, elle devient encore plus performante mais son moral n'est toujours pas au beau fixe. Elle est sur les nerfs et s'épuise à mener une vie professionnelle intense (dans laquelle elle s'investit en totalité, Nathalie est très entière) et assumer son rôle de mère. Anthony et Marc, son compagnon irrévocablement placide, en sont pour leurs frais. Nathalie est irrascible les jours où sa patronne dépasse les limites et elle ne parvient pas à dé-stresser une fois la porte du foyer familial franchie, car là aussi elle doit surmonter des injustices, des privations, des humiliations. Le manque de responsabilité de Marc est toujours présent, il ne la seconde jamais et ne s'occupe pas de leur fils. Il est navrant et Nathalie ressent de plus en plus le désir de s'en séparer, elle rêve d'une rencontre qui changerait sa vie. Mais, jamais elle ne s'emploie à briser ce pseudo-couple de manière radicale, elle compte que l'option "petit feu" qu'elle a choisit depuis longtemps fonctionne un jour, elle s'acharne en silence, espérant qu'il se lasse, qu'il comprenne et parte sans bruit, sans heurt. Elle a encore et toujours peur de ses réactions, des mauvais conseils de sa famille qui l'influencerait, l'inciterait à commettre des erreurs avec de graves conséquences sur le moral d'Anthony. Elle craint un traumatisme pour son enfant. Elle se résigne vite à ne rien tenter, à la simple pensée d'une rupture tumultueuse, d'un enlèvement du gamin par son père (même quelques jours suffiraient à le briser psychologiquement pour le restant de sa vie, lui déjà si fragile et sensible) alors elle continue à s'engouffrer chaque jour un peu plus dans le mensonge du bonheur conjugal... l'indifférence... le néant.

Au travail, il y a des hauts et des bas, une période en 2002, où elle décide de faire une trève pour "remettre les pendules à l'heure" avec sa patronne qui l'exploite et l'use... et pour se retrouver elle, Nathalie... s'accorder du temps, s'écouter un peu, découvrir ou approfondir ses passions (k'informatique, la création... l'art manuel... la photo...). et se refaire une santé psychologique. Nathalie travaille avec l'agence en free, mais le ponctuel devient vite régulier et elle ressigne un contrat...puis un autre etc... jusqu'à la rupture à la rentrée 2005. (voir Brigitte/rubrique Copines)

En 2005, Marc vit toujours sous le toit de la famille de Nathalie... presqu'en copain, en père d'Anthony, leur fils de 9 ans, il est là tous les jours, dîne et dort chaque soir, vit avec eux mais pour ce qui est de la véritable vie de couple, de la vie intime... c'est clair qu'il ne se passe plus rien entre eux... sinon de ne même plus faire semblant, mais de s'accomoder ainsi... les jours passent... ils demeurent l'un près de l'autre, sans amour, sans passion, l'une par habitude, lassitude d'espérer...l'autre par confort et interêt...
lâcheté et paresse dans les deux cas.

Et, l'entrée au Conseil Général des Alpes-Maritimes, mais dans un secteur pour lequel Nathalie n'a ni la formation ni la vocation...

Suite avec les news

voir aussi :

- lettre à mon père
- papa : l'addition, s'il vous plait !
- nous

 

Ses parents quittent la station en 1971 pour prendre la suite de la plage "Le Tiercé" qu'ils modernisent et développent. Ils s'associent avec un couple Nicole et Rudy qui s'occupent de la location des matelas-cabines-pédalos. André et Rékia ont vite acquis une clientèle car leur restauration et le service sont de qualité : pan bagnat frais et copieux, plat du jour maison... Perfectionnistes et travailleurs, ils travaillent d'arrache-pied et n'ont plus la possibilité de s'occuper de Nathalie qui est confiée, une grande partie des vacances scolaires estivales soit à "Mémé Moncharmont" (la maman d'un ancien veilleur de nuit de la station et serveur de la plage) à La Grande Verrière, dans la Saône et Loire. Elle a de super souvenirs de longues promenades dans la forêt d'en face, jusqu'à la statue de la vièrge, la haut ! ou de superbes après-midi dans la rivière ! et les repas du dimanche avec le curé du village. Et les courses de vélo à travers les rues, et le marchand de bonbons...
ou dans des colonies de vacances à Caussol ou xxxxxxxxxxxxx.
Nathalie passe aussi du temps chez "Mémère", sa grand-mère maternelle, à Asnières (92), elle part en avion, seule, dès ses 3 ans (avec une pancarte autour du cou et bichonnée par une hôtesse de l'air). Ensemble, elles vont en Bretagne chez Yvonne, une amie de la famille. Elle va aussi en Normandie, dans un centre de vacances du comité d'entreprise des usines Chausson où travaille Mémère.
Mais elle aime aussi rester et jouer avec Isabelle, la fille des associés de ses parents, dans les rochers (où elles ont un salon, une cuisine...) ou à l'ombre des cabines, elles chantent s'inventent des histoires... leur jeu favori c'est "Sheila et Ringo", c'est Isabelle qui doit accepter de faire le garçon et c'est parti pour des scénarios calqués sur le quotidien des parents ou pris dans les films ; des histoires bien sûr avec de l'action, des policiers, des enfants pas sages, des espions...
que l'un croit que c'est l'autre qui s'est déplacé. Elle est alors hébergée par les soeurs, assiste génée à leurs rituels et partage leur repas silencieux. La dernière année, elle rentre en bus à Cagnes sur Mer avec Jocelyne "Mimi la p'tite souris", qui est également dans sa classe depuis plusieurs années, comme Laure, Nathalie Lebrun, Martine Domengeot...
Nathalie est souvent chez ses grands-parents paternels. Son papi Pierre s'amuse beaucoup avec elle, il aime faire le pitre, il lui apprend à jouer aux cartes, à tricher. Il l'emmène à l'hippodrome pour les courses...