Ces années tourmentées ont toutefois vu la naissance de ce qui deviendra l'un des fleurons économiques des Alpes-Maritimes : le tourisme.
Quelques étrangers fortunés ont en effet découvert la douceur de son climat hivernal.

En 1800, un auteur affirme " qu'il s'agirait sans doute de l'asile que les dieux choisiraient s'ils étaient réduits à descendre parmi les hommes ". Mais cette dilection pour le littoral entraîne la paupérisation de l'arrière-pays et déjà se dessine le déséquilibre économique et démographique entre bord de mer et montagne dont souffrira le département au XXème siècle.

En 1871, avec la Troisième République, le département est doté d'une Commission départementale sous la responsabilité d'un Préfet nommé par l'état.

En 1947, les communes de Tende et de la Brigue, restées italiennes pour des raisons stratégiques, proclament leur désir de rattachement à la France par un référendum, conformément au Traité de Paris.

1982 : la France met en oeuvre sa politique de décentralisation. L'Assemblée départementale est dotée de nouvelles compétences. L'exécutif est transféré au Président du Conseil général, élu par ses pairs.

Représentation parfaite de l'identité des Alpes-Maritimes, le logo du Conseil général reprend le dessin de la Médaille créée pour le Département en 1997.
Il constitue l'aboutissement du travail réalisé depuis deux ans sur la nouvelle charte d'identité graphique, déjà mise en application en ce qui concerne la typographie, le vocabulaire visuel et le tracé régulateur des différents supports et documents.

les Alpes-Maritimes

HISTOIRE :

Né en 1793, redevenu français en 1860, le département des Alpes-Maritimes est la jeune émanation d'un territoire au passé riche et complexe.
Deux cents ans en effet ne sont qu'une très courte période au regard d'une histoire qui commence il y a plus d'un million d'années avant Jésus-Christ et qui s'est toujours placée sous le signe du contraste :
entre Alpes et Méditerranée...
entre Savoie et Provence...
entre France et Italie...
le destin des Alpes-Maritimes s'est forgé sur cette identité plurielle qui se reflète jusqu'à son paysage.

Les Alpes-Maritimes sont formées d'un ensemble de montagnes jeunes, avec des sommets culminant à plus de 3 000 mètres sur la frontière italienne.

A l'ouest, les préalpes grassoises s'élèvent à plus de 1 700 mètres.

A l'est, la côte épouse les plis des préalpes niçoises qui plongent sans transition dans la Méditerranée et rythment les magnifiques paysages d'un littoral exceptionnel.

Et au milieu coule un fleuve..., en l'occurrence le Var, qui a longtemps constitué la séparation physique et politique de deux provinces appartenant respectivement à la France et aux ducs de Savoie. Département provençal, les Alpes-Maritimes résultent du mariage tardif de ces deux régions soumises pendant cinq siècles à des institutions différentes, toutefois rapprochées par des solidarités économiques et des affinités culturelles.

...Le sol du territoire est riche d'enseignements et de témoignages : il est ainsi possible de retracer toutes les grandes étapes de l'histoire de l'humanité depuis l'arrivée de l'homme en Europe.
Pour ne citer que trois repères majeurs : la découverte et la maîtrise du feu (400 000 ans avant J.-C.) ont laissé des traces à Terra Amata, à Nice, où a été découvert l'un des plus vieux foyers aménagés connus dans le monde. L'expression artistique, et plus largement la recherche esthétique, apparaissent avec les Homo-Sapiens (20 000 ans avant J.-C.) ; certaines grottes du département abritent quelques-unes des premières peintures rupestres, ou encore des bijoux dont les femmes et les hommes aimaient se parer.

Avec la sédentarisation (6 000 ans avant J.-C.), commence la socialisation de la vie humaine. Les tribus produisent leur nourriture, fabriquent leurs outils agraires, inventent l'art de la poterie.

Le peuple ligure est le premier de la région dont l'histoire a conservé le nom et l'archéologie révélé quelques vestiges : les dolmens et les castellaras, enceintes de pierres sèches implantées notamment sur les hauteurs du pays grassois.

A la fin du VIème siècle, les Phocéens installés à Marseille fondent sur la côte de nouvelles colonies : Antipolis et Nikaïa, qui deviendront bien plus tard Antibes et Nice. Menacées par les populations autochtones des Alpes du Sud, les deux cités sont secourues par Rome... qui saisit l'occasion pour prendre pied dans la région.
Mais c'est l'empereur Auguste qui remporte définitivement la victoire sur les peuplades des Alpes (25 à 14 av. J.-C.) et place la région sous tutelle en créant la province des Alpes-Maritimes, dotée d'une capitale : Cemenelum (Cimiez).

Les " siècles obscurs " du Moyen Âge, placés sous la domination des Ostrogoths puis sous celle des Francs, voient se succéder les invasions barbares et les incursions des Sarrasins.

A partir du XI ème siècle commence une renaissance économique. Uni au Comté de Provence sous l'autorité des familles de Barcelone puis d'Anjou, le pays se déchire lors de la difficile succession de la reine Jeanne.

La région niçoise reconnaît alors la souveraineté du duc de Savoie par la dédition de 1388, tandis que celle de Grasse reste à la Provence et revient à la couronne de France en 1481.

...Le XVème siècle marque pour la région niçoise une période d'éveil de la vie artistique, liée à l'épanouissement des confréries et à l'essor du sentiment religieux.

Sous le règne de Louis XIV, le Comté de Nice est par deux fois conquis, puis abandonné par la France en 1713.

En 1792, les troupes révolutionnaires françaises prennent Nice ; l'année suivante est créé le département des Alpes-Maritimes.

Restituée au Royaume de Piémont-Sardaigne en 1814, la province de Nice est cédée à la France en 1860, en récompense de l'aide de Napoléon III à l'élaboration de l'unité italienne.

Le 23 juin 1860, l'arrondissement de Grasse est détaché du Var pour former avec la province de Nice le département des Alpes-Maritimes.

Les Alpes-Maritimes, département de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
L'agglomération azuréenne constitue avec la région marseillaise un des deux pôles majeurs de développement de la région PACA. La Côte d'Azur occupe une situation géographique unique, au croisement des arcs alpin et méditerranéen.

GÉOGRAPHIE :

Le département se présente sous la forme d'un triangle de 70 Km de base et 95 Km de hauteur.
Avec une superficie de 4 300 Km2 (395 582 ha).
La double influence alpine et méditerranéenne marque le paysage des Alpes-Maritimes.

On y distingue ainsi deux régions naturelles d'importance inégale :

. la région côtière et pré-côtière qui couvre environ 880 Km" . Alors qu'à l'est la bande côtière est étroite et se dessine en corniche, à l'ouest la région côtière se dilate et forme un paysage de collines, séparées par les deux vallées du Var et de la Siagne

. la région montagneuse qui s'étend sur tout le reste du département et y représente environ 3 320 km".
Elle se compose de trois zones différentes :

la zone des grands massifs du Nord, avec les plus hauts sommets du département (Gelas : 3143 m ;Clapier, Meledie) ;

la zone des Préalpes de Grasse et de l'Estéron, découpée par des gorges profondes (massifs du Gourdon, du Mont Vial, du Cheiron), et à l'est la chaîne des Baous (Vence, Saint Jeannet) ;

la zone alpine niçoise, où l'influence méditerranéenne pénètre des régions appartenant déjà au milieu de haute montagne (Tournairet et Authion, Mont Agel, Mont Chauve et Cheiron).

La variété des climats recouvre la variété des situations géographiques : climat méditerranéen sur la bande littoral et climat alpestre dès 800 m d'altitude. L'hydrographie est caractéristique d'une zone montagneuse proche du littoral avec ses fleuves qui convergent vers la mer en vallées parallèles et souvent profondes (Gorges du Loup, du Paillon, du Cians, de Daluis, de Valabres et de la Vésubie).

POPULATION :

Le département des Alpes-Maritimes comptabilise 1 022 710.
C'est l'un des plus peuplés de province.
Il se place ainsi au 18ème rang national.

LES COMMUNES ET LES CANTONS :

Le département des Alpes-Maritimes se compose de 163 communes, dont 62 se situent dans l'arrondissement de Grasse et 101 dans celui de Nice.

La préfecture est à Nice, la sous-préfecture est à Grasse.

Taille des communes :

Nice : 342 738 ha
Antibes : 72 412 ha
Cannes : 67 304 ha
Cagnes sur Mer : 43 942 ha
Grasse : 43 874 ha
Le Cannet : 42 158 ha
Menton : 28 812 ha
Saint-Laurent du Var : 27 141 ha
Vallauris : 25 773 ha
Mandelieu-La Napoule : 17 870 ha
Vence : 16982 ha
Villeneuve-Loubet : 12 935 ha
Beausoleil : 12 775 ha
Roquebrunne Cap-Martin : 11 612 ha
Valbonne : 10 746 ha
Carros : 10 710 ha
Moins de 10 000 habitants : 146 communes

LA REPARTITION :

Il y a 52 cantons dans les Alpes-Maritimes, dont 19 se situent dans l'arrondissement de Grasse.

Si la population se répartit équitablement entre les deux arrondissements, un déséquilibre flagrant existe entre le littoral, qui concentre près de 95% de la population, et le haut et moyen pays.

Le principal trait démographique du département est la présence importante de personnes âgées :
les plus de 65 ans constituent 21,1% de la population
(moyenne nationale : 14,8%),
alors que les moins de 20 ans représentent 22,3%
(moyenne nationale : 26%).
La conséquence de cet état démographique est la relative faiblesse du taux d'activité : 50,6% (contre 56,5% en moyenne nationale).

L'URBANISATION :

Le taux d'urbanisation qui est de 94,5% place le département à un niveau bien supérieur à la moyenne nationale (75%).

Avec la conurbation de Cannes-Grasse-Antibes qui forme un ensemble de 350 000 habitants, l'arrondissement de Grasse est urbanisé et industrialisé sans discontinuité sur tout le littoral et une large partie du moyen pays.

En revanche l'arrondissement de Nice est dominé par l'agglomération niçoise. En dehors de Menton, le reste de l'arrondissement est assez peu urbanisé.

 

LA POPULATION ÉTRANGÈRE DES ALPES-MARITIMES :

Le département accueille une forte proportion de ressortissants étrangers, qui représentent 8,4% de la population alors que la moyenne nationale est de 6,3%.
Au 31 décembre 1997, on recense ainsi 85 582 ressortissants étrangers.
Tunisiens : 27 %
Algériens : 15 %
Marocains : 12 %
Italiens : 25 %
Portugais : 9 %
Britaniques : 6 %
Belges : 6 %
Si on dénombre au total 134 nationalités différentes, la population maghrébine constitue 54 % de la population étrangère présente dans le département.

ECONOMIE :

1) Le taux d'activité :

Le taux d'activité a globalement augmenté :
de 47,9% en 1982 à 50,6% en 1990.

Cette évolution est en fait très différenciée selon l'âge et le sexe :
légère baisse pour les hommes,
forte hausse pour les femmes.

Plus de 7 nouveaux actifs sur 10 sont des femmes.

À partir de 25 ans, les taux d'activité féminins observés dépassent toujours ceux des précédents recensements.

L'augmentation est spectaculaire entre 25 et 29 ans, le taux s'élevant de 66,5% à 78,3%.

Près de 21 000 personnes, soit 6% des actifs occupés résidents, ont un lieu de travail hors du département.
Parmi eux, près de 15 000 se dirigent vers Monaco.

2) Répartition de la population active par secteurs d'activité :

Nombre de personnes actives par secteur d'activité :
secteur primaire : 4600 (1 %)
secteur secondaire : 60800 (18 %)
secteur tertiaire : 270800 (81 %)

3) La composition socioprofessionnelle du département est également originale :

Ces particularités de la composition socioprofessionnelles du département suivent en effet les traits caractéristiques du développement économique des Alpes-Maritimes.

Agriculteurs : 1.4 %
Ouvriers : 23 %
Professions indépendantes : 12 %
Employés : 32 %
Cadres : 13 %

 

L'AGRICULTURE :

Elle est présente dans le haut et moyen pays, avec les élevages d'ovins, quelques exploitations forestières, l'oléiculture et une production florale importante, écoulée sur le Marché d'Intérêt National de Nice, dont la section fleurs réalise un chiffre d'affaire d'un demi milliard de francs.

LE TOURISME :

La Côte d'Azur reçoit chaque année 8 millions de visiteurs, soit 1,5 % du tourisme mondial, dont la moitié environ vient de l'étranger.
Ainsi l'activité du tourisme génère 25 milliards de Fr de retombées économiques.

Servi également par de nombreuses manifestations, comme le Festival International du Film à Cannes le Festival de Jazz de Juan-les-Pins ou le Grand Prix automobile de Monaco, ou de manifestations plus traditionnelles et tournées vers le grand public, comme le Carnaval de Nice et la Fête des Citrons de Menton, le secteur du tourisme occupe à lui seul 150 000 personnes, soit 41% des actifs employés.

La Côte d'Azur a su s'adapter aux évolutions de la demande, notamment en développant le tourisme d'affaire.
Elle est ainsi devenue la deuxième région d'accueil après Paris.
Chaque année, le département reçoit 1 million de visiteurs venus pour affaires, pour un congrès ou pour un séminaire.
Le département présente ainsi la plus importante concentration de palais des congrès en Europe.

Pour diversifier l'offre touristique, la Côte d'Azur a aussi appris à se servir du potentiel d'attractivité du haut et moyen pays : stations de sports d'hiver, activités sportives de montagne et tourisme vert avec notamment le Parc National du Mercantour.

LA PARFUMERIE ET L'AROMATIQUE :

Le pôle grassois de la parfumerie et des arômes alimentaires, qui est le plus important de France, est un secteur d'activité majeur des Alpes-Maritimes.
Il est constitué par une soixantaine de raisons sociales employant plus de 3 200 salariés.
Le chiffre d'affaires de cette industrie est estimé à 3,5 milliards de francs sur un chiffre d'affaire total français de 5,7 milliards.
Il représente environ 50% du chiffre d'affaire français dans ce domaine, et 8% du chiffre d'affaire mondial. 60% de la production du secteur est destiné à l'export.

LA HAUTE TECHNOLOGIE :

La haute technologie, la recherche et les industries de pointe constituent le deuxième moteur économique du département après le tourisme.
Ces activités sont essentiellement groupées sur le site du technopôle de Sophia-Antipolis, lancé en 1969, qui regroupe aujourd'hui 1100 raisons sociales et 19000 actifs.

Son rôle est déterminant dans le département, puisque 48% des emplois créés dans les Alpes-Maritimes entre 1986 et 1996 l'ont été à Sophia.

Trois pôles de compétences y dominent :
. les technologies de l'information, représentées notamment par Accenture, VLSI Technology, Texas Instruments, Siemens,Thomson Marconi, Amadeus, Digital Equipement, INRIA...
. les sciences du vivant (Rhône Poulenc, Elaiapharm, Allergan, Laboratoire Genevrier, NMT Neurosciences, CIRD, ECOR...)
. les sciences de la terre et de l'environnement (ADEME, CSTB, BEICIP-Franlab, ISTAR, ACRI) Sophia-Antipolis compte également de nombreux établissements d'enseignement supérieur et de recherche (Université de Nice - Sophia-Antipolis , CNRS, École des Mines de Paris (ENSMP), Eurécom, ESSI , ESINSA, CERAM, ...).

LE BATIMENT ET LES TRAVAUX PUBLICS :

Le BTP a longtemps été un secteur particulièrement dynamique dans le département.
Les données nouvelles de l'aménagement induites par les lois montagne et littoral ainsi que la prise en compte des risques naturels ont contribué à freiner l'urbanisation souvent débridée des années antérieures pour faire place à un urbanisme plus soucieux de l'environnement.
Le contrecoup en a été un ralentissement de l'activité du BTP qui, faisant face au même moment à la crise de l'immobilier, est entré dans une phase de récession depuis le début des années 1990, et a perdu en 10 ans plus du tiers de ses emplois.

L'AEROPORT DE NICE - COTE D'AZUR :

Les succès du tourisme et du parc de Sophia-Antipolis sont largement tributaires de l'Aéroport de Nice - Côte d'Azur.
Avec près de 7 millions de passagers par an et 56 liaisons internationales directes, il est le deuxième aéroport français et un atout majeur du développement économique du département.
Grâce à ses 50 compagnies aériennes qui assurent près de 1 000 fréquences hebdomadaires, l'aéroport de Nice permet de rallier 86 villes dans 29 pays.
Paris-Nice demeure cependant la première ligne européenne grâce à ses 36 fréquences quotidiennes
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